

2020 -
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inscriptions@demos.frDESSINE-MOI UNE FORMATION
Les découvertes récentes dans le champ des
neurosciences donnent à la formation continue
une pertinence avérée, mais incitent à repenser la
manière dont s’opère la transmission des savoirs.
On a longtemps présenté le cerveau humain comme
une extraordinaire machine dont le fonctionnement,
immuablement programmé à la naissance, connaitrait
une apogée aux premiers stades de l’âge adulte avant
d’inexorablement décliner. La conséquence d’une
baisse plus ou moins rapide de notre stock de neurones
passé 20 ans.
Il n’en est rien. La neurogenèse (la création de
nouveaux neurones) et l’élaboration par nos neurones
de nouvelles connexions, à même d’ouvrir de nouveaux
circuits de transmission des informations (plasticité
neuronale), sont deux mécanismes aujourd’hui
identi és. L’activation de ces mécanismes repose
néanmoins sur notre aptitude à solliciter régulièrement
et correctement nos facultés cérébrales. Le cerveau ne
crée rien « par défaut », il doit y être incité.
À l’aune de ce changement de paradigme, l’intérêt de
la formation tout au long de la vie sort du cadre de
stricte évolution professionnelle et intègre celui de
la qualité de vie. Une perspective qui s’accompagne
de responsabilités. On a parfois pu mettre l’e cacité
limitée de certaines formations sur le compte d’un
âge d’acquisition des savoirs moins propice aux
apprentissages. C’est davantage notre façon de
transmettre ces savoirs qui doit être revue. Petit tour
d’horizon des mots-clés en formation, que le bon
sens a contribué à dé nir mais dont les neurosciences
dessinent aujourd’hui les contours.
Motivation
La motivation est le carburant de l’apprentissage ;
sa recherche et son entretien chez l’apprenant une
priorité. Si l’acquisition et le développement de
nouvelles compétences constituent un objectif,
la motivation au quotidien relève de l’activation
régulière du circuit de la récompense (et de la boucle
de plaisir associée) : recours à des mécaniques de jeu,
grati cation, implication participative de l’apprenant.
Répétition
La répétition est la clé de la consolidation des savoirs.
La formation idéale doit débuter et se poursuivre au-
delà du présentiel, impliquer l’entourage professionnel
du formé. Le recours à des modules complémentaires
à distance, à des bilans, la valorisation régulière
des apprentissages dans le temps post-formation
permettent un ancrage progressif des savoirs.
Émotion
La formation n’a pas à être un temps émotionnellement
neutre. Tout acquis adossé à une sensation agréable
s’ancre plus facilement et plus durablement. Là-encore,
l’activation du circuit de la récompense est un levier
puissant.
Concentration
La capacité de concentration de notre cerveau sur
une tâche est limitée dans le temps (et variable d’un
individu à l’autre) : rarement plus de 20 minutes.
Concevoir les formations comme des parcours
séquencés, entrecoupés de respirations, de ruptures de
ton et de sujet, facilite l’assimilation.
Sensation
La conception de programmes et d’outils stimulant
simultanément plusieurs sens (en premier lieu vue et
ouie) est à privilégier.
Consolidation
Dans le processus de création de nouveaux réseaux
mémoriels, la consolidation se fait plus facilement
dès lors qu’elle s’appuie sur un élément préexistant.
Convoquer certains souvenirs pour en élaborer d’autres
est une base de la construction d’acquis.
Socialisation
Les vertus du travail en groupes et des interactions
sociales sont multiples : elles participent à la répétition
des acquis, obligent à structurer sa pensée, activent
des boucles de plaisir (curiosité, surprise), renforcent la
motivation par sentiment d’appartenance.
Sébastien Nowak
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